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AFRICAGUINEE.COM : A Kindia le week-end dernier, le général Amara Camara a exhorté les populations à se faire recenser pour garantir un « coup K.O » au général Mamadi Doumbouya à la prochaine élection présidentielle. Comment réagissez-vous ?
Dr EDOUARD ZOTOMOU KPOGHOMOU : Nous sommes habitués à ce genre d’envolées verbales. Ce qui est certain, c’est qu’aucun calendrier électoral n’a encore été fixé. Aucune élection n’a été officiellement annoncée, ni programmée à une date précise.
Si certains veulent se positionner en créant une confusion inédite, cela n’engage qu’eux. Ce que nous constatons, c’est qu’une campagne féroce est en cours pour valider la candidature du général Doumbouya, alors que cette candidature n’a même pas été annoncée officiellement. Pire encore, on ne donne pas l’opportunité à d’autres acteurs politiques de manifester, alors qu’on met en avant un seul camp. C’est une propagande claire.
Si l’objectif est de faire taire toute opposition pour ne laisser la place qu’à une seule voix, c’est une stratégie vouée à l’échec. Car en fin de compte, on ne peut pas organiser des élections à sens unique. Ce serait une parodie démocratique, une élection forcée, et dans ces conditions, le peuple ne suivra pas.
On a tout de monde constaté une forte mobilisation, laissant penser que le CNRD bénéficie d’un soutien populaire. Qu’en pensez-vous ?
C’est précisément l’impression que l’on veut donner. Aujourd’hui, avec l’intelligence artificielle et les manipulations médiatiques, on peut créer des réalités artificielles.
Ce qui est indéniable, c’est que l’on cherche à imposer la candidature du général Doumbouya, alors que cela constituerait un parjure. Il avait pris des engagements clairs devant la communauté internationale, et aujourd’hui, il agit en contradiction avec ces engagements. Si vous acceptez une mission avec un objectif précis et que vous en déviez, cela ne vous donne pas le droit d’imposer vos nouvelles ambitions à tout un peuple.
Malheureusement, nous évoluons dans un environnement où la facilité, l’oisiveté, la démagogie et la manipulation prennent le dessus. Tant que l’argent du contribuable est distribué à certains, ils joueront le jeu. Mais une fois que les fonds cesseront, cette ferveur apparente disparaîtra.
Dr Faya Millimouno, président du Bloc Libéral a déclaré être subir de menaces. En tant qu’acteur politique exprimant une position critique, vous sentez-vous également menaé ?
Je ne souhaite pas entrer dans ces détails. Si je devais être ciblé, je ne le crierais pas sur tous les toits, car cela reviendrait à attirer l’attention sur moi inutilement. Je reste fidèle à mes convictions : si je ne suis pas d’accord, je le dis.
Ce qui est certain, c’est que tous ceux qui s’opposent à la gestion actuelle de la transition sont sous pression. Certains sont menacés, d’autres sont muselés par divers moyens. Nous avons d’ailleurs signalé cette situation aux Nations Unies et à d’autres instances. Si un jour un opposant venait à être inquiété, cela ne pourrait être motivé que par des raisons politiques.
Vous avez évoqué l’intelligence artificielle en parlant des mobilisations. Ne pensez-vous pas que cette adhésion est réelle, étant donné que des images en direct montraient des foules enthousiastes ?
Je ne dis pas que les foules étaient entièrement mises en scène, mais il faut se poser les bonnes questions. Quand on connaît la précarité dans laquelle vivent de nombreux citoyens, il suffit de leur offrir un peu d’argent pour qu’ils participent à une manifestation, même sans conviction.
Observez bien : ce sont toujours les mêmes visages, les mêmes personnes que l’on retrouve dans ces mobilisations. Si un mouvement bénéficie d’une véritable adhésion populaire, il n’a pas besoin de mobiliser des bus pour transporter des foules d’un point à un autre. Un engouement sincère est spontané.
Ici, ce que nous voyons, c’est une mise en scène financée par l’argent du contribuable, qui est dilapidé au lieu d’être investi dans des programmes de développement concrets. Un pays ne se construit pas sur la propagande et la distribution d’argent, mais sur des politiques réfléchies et structurées.
Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo
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